Nous sommes fiers d’avoir participé à la Mission STRATOS, une première mondiale menée par l’équipe du projet Dorothy, avec le soutien de l’Agence Spatiale Canadienne (ASC) et du Centre national d'études spatial (CNES).
Cette aventure hors du commun a permis de tester en conditions extrêmes des technologies de pointe, dont celles de Jakarto, et de repousser les limites de l’innovation.
L’objectif principal de la mission était clair et ambitieux : réussir à faire fonctionner et contrôler à distance une caméra Insta360 TITAN depuis le centre de contrôle de l’ASC, à plus de 32 km d’altitude.
Pour relever ce défi, l’équipe Dorothy a conçu DOROTHY 8, la version la plus imposante et avancée de son module :
24 kg de caméras, micros, capteurs et électronique embarqués,
un châssis en aluminium capable de résister aux conditions extrêmes,
deux ordinateurs de bord redondants, prêts à se relayer en cas de défaillance,
une caméra TITAN, équipée de 8 objectifs et capable de filmer en 11K, recouverte de la peinture spatiale AZ-93, la même qui protège l’ISS, afin de gérer des écarts thermiques allant de +60°C à -60°C.
Le module a été embarqué sur une nacelle de 700 kg, soulevée par un ballon gonflé à l’hélium d’un volume de 150 000 m³. Le vol a duré 14 heures, culminant dans la stratosphère à 32 km d’altitude.
Si la réussite est au rendez-vous, le parcours fut loin d’être sans embûches. La caméra a connu trois pannes majeures, chacune mettant en péril la mission et nécessitant des solutions inventives en temps réel :
Silence radio à 15 km d’altitude : la caméra s’est figée. L’équipe a utilisé son système de redémarrage à distance, le SRARI (Stratospheric Remote Activation and Reboot Interface), spécialement conçu pour cette mission. Après quelques minutes de suspense, la TITAN est revenue à la vie.
Blocage logiciel complexe : un doute planait sur la capacité du SRARI à relancer la caméra. Après 45 minutes de débats, Gregory a trouvé une faille : en accédant à des services Linux internes normalement réservés au fabricant, il a pu forcer un hard-reboot de la caméra. Une manœuvre risquée, mais couronnée de succès.
Le froid extrême (-22°C) : la caméra, restée trop longtemps à l’ombre, a vu son processeur tomber en panne. Loïc a eu une idée brillante : écrire une boucle de commandes déclenchant de très brèves acquisitions vidéo, générant ainsi un peu de chaleur interne. Après 15 minutes de “massage cardiaque numérique”, le processeur est remonté à -5°C et la caméra est repartie.
Chaque panne aurait pu signifier la fin de la mission. Chaque fois, l’ingéniosité, la créativité et le sang-froid de l’équipe Dorothy ont permis de sauver la caméra et de poursuivre l’expérience.
Nous sommes particulièrement fiers de souligner l’implication directe de deux membres de l’équipe Jakarto, qui ont joué un rôle essentiel dans le succès de cette mission :
Programmation et contrôle TITAN : Loïc Messal
Programmation et contrôle SRARI : Gregory Ogden
Leur expertise et leur capacité à trouver des solutions rapides dans des conditions extrêmes ont grandement contribué au bon déroulement du vol et à la réussite globale du projet.
Après 8 mois de préparation intensive, ces 14 heures de vol resteront dans les mémoires comme une épopée scientifique et humaine : faite de doutes, d’adrénaline, de solutions improvisées et de petites victoires arrachées une à une.
Pour Jakarto, c’est une grande fierté d’avoir vu ses technologies et son équipe contribuer à ce succès. Cette mission illustre parfaitement comment l’innovation et la collaboration peuvent repousser les frontières du possible.
Nous tenons à remercier chaleureusement l’équipe du projet Dorothy de nous avoir permis d’intégrer cette mission et d’y apporter notre touche d’innovation.
Nous soulignons également le soutien exceptionnel de l’Agence Spatiale Canadienne et du Centre national d'études spatial, qui ont rendu cette aventure possible.
Pour en savoir plus et découvrir un premier aperçu des images captées lors de la mission;
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